L'élevage des magnans, une histoire de femmes.
Une création de Guylaine Renaud avec Dalila khatir et Guylaine Renaud.
Petite histoire de la création “Les Magnanarelles“ par G.Renaud
Une création en forme d'hommage aux éducatrices de vers à soie, véritables “mères nourricières“!
C'est le regard anthropologique porté à leur fonction qui m'a guidé tout au long de l'écriture. Le livre de Françoise Clavairolle “Le magnan ou l'arbre d'or“ est venu corroborer mon ressenti ; une mine d'or pour moi ! La maternité et la féminité dans tous ses états. Totalement dévolues à cette activité durant 3 mois, les magnanarelles n'existent plus que pour leurs petits, je veux dire leurs vers. Du couvage de la graine sur leur poitrine aux nuits de veille pour nourrir les chambrées (de vers à soie) pour arriver au cocon et à leur abandon aux mains des filles dans les filatures pour une euthanasie par étouffage...
Tous les ingrédients du mythe sont là, concentrés sur 3 mois de temps, chaque année.
De l'évocation de la route de la soie, long chemin parcouru pour venir jusqu'à nous au décoconnage - scène dépeinte dans le tableau d'Emile Avon -, j'ai écrit un spectacle chronologique et chromatique – alternance de lumière et de pénombre, de calme et de tumulte sonore, du gris clair des murs de chaux, aux couleurs chatoyantes des vêtements des magnanarelles du tableau, le temps de la croissance du vers jusqu'au cocon. Une création faite de sensualité et de babillages, d’alliance d’éléments techniques et de superstition.
" Comme il fut enthousiasmant de se glisser dans la peau des magnanarelles, dans la Provence rurale du XIXe ! "